CANADA
Vote
2006
Le Chef Duceppe entre la Gloire et les Devoirs
par Dan Albertini
- Le Canada a un premier ministre, une
gouverneure générale, mais aussi,
le plus influent politicien, à
l'opposition. Ancien syndicaliste d'obédience Marxiste-Léniniste, un homme qui pourrait, dans un contexte démocratique, faire
basculer le pays dans une séparation cloisonnée au Nord mais ouvert au
Sud. Notion de frontières, notion de diplomatie, notion d'économie. Et, même d'armée.
Si le Chef Duceppe jouit d'un instant de Gloire absolue au pays, il ne peut
plus se dérober à ses Devoirs d'aspirant chef d'État. Il profite d'un
appui indéfectible du Québec depuis les Suffrages de
juin 2004. Une conjoncture internationale s'est greffée à ses obligations
depuis lors. Le Bloc du Chef s'est prononcé sur
Kyoto et l'environnement, sur le bouclier spatial et la mondialisation,
sur les déportations et
sur l'intégration, etc. toute une Diplomatie bloquiste.
Flash back Bloc - Lucien Bouchard se voulait
''le leader'' le mieux adapté à la réalité d'un Québec souverain. Il a
secoué la Colline parlementaire avec un nombre record de députés élus au
nouveau Bloc pour déraciner Parizeau de son trône. Il a géré le Québec
avec une poigne tendancieuse, bousculant ainsi : syndicats, infirmières et
éducation. Le Québec s'est réveillé d'un sentiment totalitaire avec une
grave crise de la santé et des urgences. Il a échoué et, ...la porte de sortie. Le Chef Duceppe, un des premiers élus du Bloc a battu le record de Bouchard
au Bloc. Et,
croit-on chez les libéraux, il pourrait battre son propre record pour
arriver cette
fois-ci jusqu'à l'Assemblée Nationale du Québec. Mais les Devoirs.
Diplomatie pour cause - Comme pour
jeter un pavé dans la marre, le Chef fait ouvertement campagne avec un PQ
en lambeau dont la tête ressemble plutôt à une plaie politique qu'à
une garantie de gouverner pour l'avenir d'un pays à bâtir. Test ou excès
de leadership ou le Bloc du Chef est-il fin prêt pour un nouveau pays,
autant se poser la question pour les Amériques !
Un Québec souverain aurait-il besoin d'un
support onusien d'autant plus symbolique que celui d'Haïti qui a fait déjà
l'histoire chez les grands, pour une histoire de principe
d'indépendance ?
Haïti serait-elle
alors acquise ?
Pourquoi le serait-elle ?
Le Chef Duceppe peut-il s'engager
en retour, mieux, à l'avance, à appuyer les revendications haïtiennes dans le dossier des
réparations pour l'esclavage des Noirs et, de l'indemnité arrachée
à la nouvelle République libre, indépendante, et aux effets collatéraux dus à cet
effet ? La France représente aussi une garantie de non indifférence pour ce
Québec pays fictif. L'heure du choix viendra tôt ou tard; la Diplomatie, bien plus compliquée
que la campagne électorale. Il faut avouer cependant que
le Chef Duceppe est déjà bien servi par le premier ministre Jean Charest, même
s'ils ne jouent pas sur la même gamme, mais de la même partition. La
Diplomatie québécoise selon le plan Macerolla, sinon pourquoi s'exercer ?
Notre position -
Nous ne pouvons oublier les conséquences de l'affaire LeBoutillier, la visite du premier ministre Paul Martin en Haïti,
etc.. Nous
avions réclamé à l'époque des gestes concrets corrigeant le silence de
l'autorité. Il y a eu aussi l'image méprisante,
combien insultante, prise avec l'enfant de TIMATEK. Les Noirs, Haïti et
nous de notre côté, nous avions eu une réponse en la personne de Michaëlle
Jean nommée Gouverneure générale du Canada. Certains séparatistes bien
connu ont tenté de détruire l'image combien valorisante et rassurante qui
nous était offerte. Un début disons-nous. Mais le pire nous a été imposé
aussi,
ils ont été jusqu'à utiliser contre elle, la jalousie péquiste d'une soeur tendancieuse.
Cela ne s'oublie pas non plus.
Puiser dans le panier des enfants de la loi 143 du Québec, pour le
comté de St. Léonard souffrirait d'insuffisance et même d'objectivité
anémique face à la diplomatie libérale de Paul Martin du mois d'août
dernier. C'est une responsabilité des Devoirs du Chef Duceppe. S'il n'est
pas entrain de poser ses jalons en voulant ray... les Libéraux de la
carte électorale du Québec, il devrait savoir qu'on ne construit pas un
pays avec de la poudre aux yeux, quand il traîne dans ses sillons un
ancien ministre ''sniffeur''.
On peut comprendre aussi que dans un contexte
électoral, le besoin stratégique de se servir d'axes latéraux pour assurer
des votes et éviter la dissension mais... !
Si on lui reproche aujourd'hui son excès de langage électoraliste, on pourrait
tout de même le défendre
du fait que ce sont ces mêmes libéraux qui invitaient les électeurs à se
débarrasser du Bloc parce qu'ils étaient condamnés à l'opposition, donc
sans pouvoir. C'est à notre avis, méprisant les prérogatives du député, un
effet de causalité défavorable, une sorte d'effet boomerang. Mais,
encore mais!
Parizeau-Bouchard, notre scepticisme par
contre - Un référendum passé, un projet vicié. Des droits anticipés offerts aux Anglophones et
aux Autochtones, au mépris des autres appelés à
bâtir. C'était un base de discrimination grave, renforcée par Landry de
passage à CHAA FM et renouvelée par Parizeau avec les déclarations de la
défaite. Nous avions vu ce glissement de près. Chasser le naturel, il
revient au galop. Le fait de faire campagne sur une ancienne image de Jean
Lapierre démontre aujourd'hui une sorte intolérance renouvelée, mis en
parallèle avec les critiques acerbes sur la Gouverneure générale, cela
interdirait la liberté de choix dans ce camp. On voit mal aujourd'hui un
Chef Duceppe vanter son passé de Marxiste-Léniniste en garantie à un bon
voisinage américain : commerce, politique et un autre passeport aux
multiples frontières interdites. La nuance est importante.
Si par contre ce vote2006 n'est pas référendaire dans la forme, il
l'est beaucoup plus dans les faits, par extension et, par
anticipation. Dans le cas contraire, il ne ferait pas dans les cordes de
l'évolution ni de la logique de l'option. Ce serait mettre tous ses œufs dans un seul
panier politique ou, tout simplement pécher par folie ou manipulation
éhontée. Un Québécois séparatiste au fédéral et fédéraliste au provincial.
Il y a aussi paradoxe entre la facilité critique en opposition et les
grandes obligations de performance économique d'un nouveau pays moderne. Un Canada uni offre mieux en ce sens.
Alors, si bousculer la tradition et les relations
peuvent faire mal dans un sens il peuvent en faire autant dans l'autre sens -
relations françaises, symbolisme canadien, etc.
Mais, si le Québec peut être un
pays, la Communauté Haïtienne Internationale d'une part a déjà franchi elle-même le cap de la
nouvelle notion pour être un fait en soi. Très convoitée d'ailleurs. C'est
n'est plus de la géographie ni le passé, c'est maintenant, c'est la
modernité. Ne pas soutenir cette thèse pour
cause d'incertitude et de tradition c'est doublement ne pas se soutenir pour la même
cause, chez le Chef Duceppe. Car la Communauté Haïtienne Internationale et les revendications de Noirs sont
intimement liées. Nous sommes à travers le monde, en intégration, en
interrelation et en interaction, d'autant plus que le contentieux français
doit être résolu. Signe de solidarité.
On peut comprendre si le Chef Duceppe aime
mieux le Canada uni qu'une Communauté Haïtienne Internationale ou une mésalliance avec la France dans les
pattes. C'est un choix. Mais il ne faudrait pas oublier, que, à la veille
du dernier référendum, les bleus poudres s'étaient payés la tête du
président Aristide, trop soucieux de retourner l'ascenseur au premier
ministre Jean Chrétien, promettant un soutien haïtien au camp du NON. Un
service en vaut bien un autre, c'est une réalité...... diplomatique.
Comme le dirait Georges W.net mais, à la
différence : Bon Devoir Chef Duceppe !
politique/08-12-05 - fin
20déc-05 |