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Sommes Colorés

La croix, la bannière et

la République

les enfants de 1804

en 2011

la gestion entre

le temporel et le spirituel

entre symboles

et souvenirs

 

HAÏTI LA CROIX LA BANNIÈRE ET LA RÉPUBLIQUE par Dan Albertini - Nous avions pour la plupart connu ou étudié la mythologie grecque, celle romaine, ou égyptienne… etc. cela devrait nous suffire pour une meilleure compréhension entre les réalités et les appréciations, surtout des inspirations inadéquates. Haïti possède naturellement la sienne qui intègre tellement de scories importées que nous pouvons nous épargner l’auto flagellation et un masochisme dans nos cultes en plus. À plus forte raison dans notre constitution. La constitution doit avant tout défendre la liberté qui a été acquise au prix du sang et à celui des canons, contre la croix qui se présentait en bourreau régicide. Nos standards étaient royaux.

La bannière tente de nous engourdir aujourd’hui pour nous engloutir plus tard. Il est devenu agréable de se faire reprocher cette liberté, au nom des porteurs de la croix, avec un discours asservisseur tamisé : <<vous êtes esclave de Christ, pour la vie éternelle>>. Elle nous propose de nous asservir sans le fouet mais par une lobotomie spirituelle sous concordat (anesthésie).

 

S’il n’est plus douloureux de subir ce qui précède, la religion ne s’est jugée satisfaite, elle veut occuper systématiquement l’espace par la bannière. Plus de temps pour être républicain, la bannière se fait concurrente. Elle se prend en concurrence en apparence mais nous juge indociles, nous a démonisé, s’attaque à la République par le Vaudou. Le rend responsable des conséquences post traumatique du Code noir. Elle nous donne désormais un canevas à remplir, dans l’espoir : <<Dieu y pourvoira>>. Il était agréable malgré tout de se taire mais, la bannière veut tout prendre, nous enlever notre fierté de 1791, de 1804, sous le prétexte d’un pacte avec le diable.

 

Le pire est en train d’arriver sous notre nez avec la diplomatie vaticane qui héberge l’œcuménisme. Quand on étudie l’homélie du père Jules Campion qui, grand exorciste devant l’Eternel, sa croix chasserait ‘’nos démons’’, par sa bannière. Celle-ci emprunte chez la concurrence, les réformés, pour se conserver après une longue traversée du désert. Ce démon serait la République, il serait notre héritage. Curieux, des parlementaires apostrophaient les porteurs de bible. Comment leur demander de s’entendre au Parlement tandis que la croix n’arrivait à cette fin, au milieu des hommes de Dieu ?

Il ne fallait pas attaquer la République, c’est elle qui héberge la Constitution.

 

Les cultes sont un privilège mais non une obligation.

La République ne s’est jamais proposée avec la croix comme symbole de liberté. C’est le sacrifice des pères engagés qui nous a offerts en héritage une liberté universelle qui a traversé même les océans. La croix de Colomb nous avait au contraire, contraint à l’esclavage déshumanisant. La libération n’était donc religieuse mais héroïque. La République possède malgré tout, la vertu de la tolérance, tolérant cette croix assassine de Colomb qui nous avait infligé le Code noir par la suite. Si certains se complaisent à diaboliser Bois Caïman, curieux constatons-nous qu’ils encensent le fusil et les canons de Richelieu qui ont semé la mort (qui assure la sécurité du Vatican ?). Plus tard, ils sont revenus avec une autre méthode, le ‘’réjété’’, mais pour ramasser les scories de la barbarie à la manière d’Hitler. Lesquelles scories croissaient depuis la guerre de cent ans. Haïti a écrit des pages oubliées comme des pages déchirées, mais cela ne fait pas de nous un État religieux. Il n’est donc pas question de travestir une fois de plus, une fois de trop, avec un clergé qui s’immisce dans la politique, sous le couvert du Vatican camouflé en gestionnaire de l’intemporel, ni d’un quelconque groupe d’évangélistes déguisés en missionnaire semant la peur comme instrument de la foi.

 

Non merci, Haïti est une République libre, accueillante. Qu’ils aillent offrir du pain et des poissons, du vin aussi, comme en Galilée, ou arrêter le soleil comme Josué (A.T.), ce devrait être là la cour des miracles de Campion, de Poulard, de Kébreau, de Pat Robertson. Ils sont incapables dans l’intemporel, mais prétendent mieux gérer le temporel avec la même recette. Cela prend du courage pour enlever et abandonner la toge diplomatique vaticane. Ce sont les Républicains qui le font.

 

Nous ne sommes pas à ce point de vouloir nous faire homonyme d’un positivisme républicain comme nouvel instrument d’un marronnage éculé, pour fermer les yeux sur nos maux. Tout le monde les connaît, même les ennemis de la République les identifient. Mais, nous ne sommes pas si malades au point d’être menacés de disparition, au contraire. La croix et la bannière n’ont empêché le choléra, c’est la République qui paie le prix imposé par ce qu’on croyait de l’aide. Le séisme nous a cruellement frappés au mépris d’un Campion qui revendique la prophétie plagiée sur des scientifiques. La croix et la bannière de Campion osent même nous proposer la protection des Carmélites, par la faveur des dons offerts à manman Marie. C’est du commerce de cons, comme au temps de Luther. Basta l’évangile de la peur et des insultes ! Des simulations de noyade par l’arrosage répété au goupillon comme à Stamford, ou à Holly Innocent à New York. Basta, monsieur Campion ! Haïti n’a pas plongé sous la barre des 183, malgré le lourd fardeau post séisme de 2010. Haïti a perdu 8 points seulement, les Haïtiens se sont malgré tout affirmés. Il faudra du temps pour mieux faire. Mais, beaucoup moins que l’on a tendance à le suggérer sans l’aide du scapulaire, en relation à ce que les autres voudraient de nous. Que veut de nous la diplomatie du Vatican : État ou spiritualité ? La séparation de l’état et de la religion nous oblige.

 

La notion du contrat réclame l’exercice de la présidence et, le respect de la vie citoyenne.

Le président avait oublié sa république avant l’affaire Bélizaire, mais va puiser dans la croix et la bannière pour tenter d’amadouer. Nous aurions besoin d’une semaine de jeune et de prières ! Non aux inconséquences. Nous avions déjà vécu la présentation d’un Gérard Daniel Rouzier qui se voulait bon catholique comme valeur pour la primature, sans oublier les propos du nouvel élu qui voulait terminer son mandat en laissant l’impression d’avoir dirigé avec la bible comme boussole. Nous n’aimons pas souligner les épaves d’un chanteur qui se dévergondait pour se faire de l’argent aux dépens du même peuple sympathique, comme élément d’analyse. Oui à la réconciliation républicaine, mais pour ceux qui s’y impliquent.

 

C’est dans ce contexte que nous devons nous redéfinir pour mieux nous positionner. Si la religion est un carrefour social que nous ne pouvons ignorer, elle en est aussi un sur lequel nous ne pouvons nous reposer non plus. Haïti ne sera jamais islamiste, non par religiosité mais par affinité avec la notion de liberté, de joie de vivre. Richelieu avait autrefois provoqué le syncrétisme comme instrument d’affirmation, Pat Robertson n’a tiré sa leçon d’une histoire dont il s’avoue ignorant, Mais, Haïti a besoin de savoir aujourd’hui, quelle est la vision de sa communauté évangélique, de son émancipation national, de son développement rural ? C’est en ce sens que nous regardons dans notre entourage immédiat, comment lire sur la croix, sur la bannière, pour la république.

 

Haïti n’est pas une république religieuse, nous sommes ouverts, mais nous réclamons le respect de tous et pour tous, des enfants de notre constitution. C’est le devoir du ministre des Cultes, en même temps ministre des Affaires étrangères. Il n’est plus question de tolérer les vendeurs de malheurs comme élément de foi. Ce sont des terroristes intellectuels, ça cause plus de torts. Nous ne pouvons afficher une préférence envers celui-ci et une intolérance envers celui-là. La religion devrait s’occuper de la vie spirituelle de ses adeptes et de l’intemporel, par une foi volontaire. La gestion du temporel appartient à la Constitution et à ses gardiens dont le Parlement haïtien.

 

Nous avions écrit dans notre ouvrage sur la reconstruction d’après ‘’NOUS’’ que le parlement était sans racine. Nous constatons une fois de plus, à travers l’affaire ‘’Bélizaire’’ en cours, que la notion d’institution sous la forme empruntée n’est pas notre fort. Ce qui n’a rien à voir avec nos capacités ou notre bonne foi. Nous soutenons cependant que si la République ne récupère pas ses Standards, pour les rehausser par la suite, le développement ne se verra de si tôt.

 

Mais d’abord, quels étaient nos Standards ?

Fondamentalement, comment pense l’Haïtien ? Croit-il n’avoir rien à perdre dans des formules qu’il juge appartenir aux autres ? Car, notre essence nous fixerait définitivement sur ce qui est valeur, ce qui est dangereux et ce qui est avatar.

 

L’église catholique est peut-être la seule institution qui pourrait comprendre ce fait puisqu’elle a eu le temps d’assimiler, après plus de 200 ans que la méthode de la curie romaine n’est récurée que d’eau courante et de source puante pour, loin du besoin haïtien, un besoin d’état étranger. Les procès des prêtres pédophiles en témoignent largement aux Canada et aux États Unis d’Amérique. Quid d’Haïti ? Épargnons le reste du monde, nous sommes dans la CARRICOM, comme une ‘’reine’’ au milieu d’une ruche, malgré affamés. La France le sait et, elle se bat aujourd’hui encore pour l’en empêcher. Notre bannière est loin d’être religieuse, mais haïtienne : liberté, égalité, fraternité. Cuba le sait, la Martinique le sait, le Venezuela le sait, l’histoire américaine le sait aussi.

 

Récupérons nos standards à l’aune

La diplomatie haïtienne aura-t-elle le courage de remonter ses bretelles pour le faire comprendre au représentant de l’État du Vatican en Haïti, en l’occurrence le Nonce apostolique ? Cet État nous vole nos cerveaux et les transforme en Campion pour nous cracher dessus, en Poulard, ou en Kébreau, pour s’étaler à l’aune dans nos foyers citoyens. Il ne suffit pas d’animer des fonds de raising, ou prononcer des homélies à l’aune de ce que sont devenus nos foyers catholiques, pour se croire savant républicain. C’est une cheville religieuse qui vend les indulgences. Une notion qui divise les foyers, synonyme du Code noir qui annihilait l’homme en faisant de lui un…, pour ensemencer, quand il n’était chose. Un ancien homme politique décédé, Marc Bazin nous avait pourtant déjà avisé sur l’imprudence de confondre la gestion du spirituel et du temporel, à l’époque du défroqué de St. Jean Bosco. La République a besoin de se réconcilier avec ses Standards, de les reconstituer à l’aune de cette bravoure de 1804. C’est ce qui nous fera faire des pas de géants, comme l’amarrage de 1791. La liberté n’est pas diabolique, elle est républicaine. DocHaït/12-12-11

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